Affiche séculaire et avant-gardisme
03 avr. 2024
Les colonisateurs partants, étaient relayés dans leurs domaines d’exploitation, par les élites locales formées à cet effet. Celles-ci accompagnées, héritaient respectivement un tant soit peu, des états à gouverner. Ces structures embryonnaires, auront évolué depuis plus d’un demi-siècle, suivant de paramètres économiques, géostratégiques, des luttes d’influences, au gré des tenants et aboutissants de la mondialisation. L’héritage colonial nonchalamment intégrateur, rapprocherait au fil du temps, des communautés culturellement divergentes, usant de langue commune importée, au sein d’une même nation présumée, et impliquées dans le sillage global du néo-libéralisme. Les dirigeants locaux auront néanmoins fait preuve de combativité relative, avant de tirer dans le cadre légal du système en place, la légitimité auprès des populations qu’ils représenteraient. Cette affiche séculaire indiquait dans les domaines légués, des reflexes d’anciens colonisateurs.
Les cinq zones géographiques du continent, sont plus ou moins affectées de convulsions à des degrés variés. Particulièrement impactées par les aléas météorologiques, leurs populations subissent des contraintes socioéconomiques, et d’insécurité entretenues par des groupes armés opérant dans l’illégalité, prospérant par le trafic en tous genres, dont celui des stupéfiants, de cigarettes, et d’armes. D’obédiences jusque-là méconnues dans les territoires sous leur férule, certains s’affichent en extrémistes islamistes violents. Des populations généralement de confession musulmane, sont victimes des forfaits commis par de forces obscures qui évoluent dans la grande criminalité et le déni de la modernité. Celles-là procèdent à l’expulsion massive des habitants de leurs terres, aux massacres collectifs, et à l’accaparement des ressources locales, au mépris d’états qui subsisteraient encore. L’Afrique est aux prises avec une configuration différente de celle dont faisaient l’objet des pays, après leur déclaration d’indépendance. Les appels à la pacification par la Communauté internationale , semblaient vains et traduisaient de vœux pieux, en prêchant dans le désert. L’argumentaire d’insécurité, de corruption, et de la mauvaise gouvernance, a donné de l’eau au moulin des putschistes. Les coups de force anticonstitutionnels survenant à répétition dans certaines encablures du continent africain, témoignent de l’impréparation de contextes socioculturels et économiques, à adopter la donne démocratique néolibérale par anticipation. Sous la pesanteur des liens de domination outrancière, sont exprimées des velléités souverainistes. Au demeurant, l’optimisation des conditions de vie, serait au cœur de l’organe central étatique qui veille sur le bien-être des individus. Sa mise au goût du jour inclurait des efforts d’adaptation, afin que sa conservation soit accompagnée d’innovations prometteuses dans les nations en perspectives. Les tentatives précédentes à ce sujet, donnaient plutôt lieu à la réactualisation de données à peine retouchées dans le carcan d’une loi fondamentale concoctée auprès de l’ancien colonisateur.
L’essoufflement du Vent d’Est et la dissipation de ses avantages rêvés en matière de démocratie, occasionnèrent l’interruption du cheminement démocratique. L’ordre constitutionnel remis en cause dans nombre de pays, relève de l’introduction abusive militaire dans l’arène politique et de civils irrespectueux des règles présumées démocratiques dans leur milieu. Hormis la présence des acteurs destructeurs , une nouvelle génération de dirigeants qui envisageraient réformer l’état, se projeta sur la scène . Kais Saed en Tunisie et Diomaye Faye au Sénégal, élus respectivement par une majorité confortable, étaient apparus des notoriétés qui rompraient avec le statu quo économique, social, et de corruption inchangé, qui ne mènerait pas les populations au développement dans leur pays. Putschistes au Sahel et vainqueurs aux élections présidentielles en quelques parties d’Afrique, se retrouvaient sur un terrain d’avant-gardisme. Ils se positionnaient dans la même période en figures anti systémiques, au sein de l’espace francophone. Ces dernières inscriraient la prise de responsabilité souverainiste sur les fonts baptismaux, en interpellant le leadership occidental.